Brésil / subventions agricoles Une "grande divergence" avec la France (selon Lula)
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a fait état vendredi d'une "grande divergence" avec la France sur le dossier des subventions agricoles, après un entretien à l'Elysée avec le président Jacques Chirac qui s'est au contraire employé à minimiser le désaccord.
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"La grande divergence (entre la France et le Brésil) ce sont les subventions agricoles", a dit le président brésilien lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Chirac. "Nous allons poursuivre nos efforts pour que l'Europe et les Etats-Unis fassent des concessions" aux pays en développement, a-t-il ajouté. Le Brésil, un des chefs de file du G20 qui regroupe les grands pays émergents tels que la Chine, l'Inde ou l'Afrique du sud, réclame une libéralisation des échanges et le démantèlement des subventions agricoles en place dans les pays développés.
L'Union Européenne et les Etats-Unis se sont engagés à éliminer ces subventions début juillet lors du sommet du G8 de Gleneagles en Ecosse, mais sans fixer de calendrier. Ils demandent de leur côté aux pays en développement des concessions sur le commerce des services et de l'industrie. "Je crois que le cycle de Doha va apporter d'immenses progrès au commerce mondial", a estimé le président Lula en faisant référence aux négociations lancées à Doha (Qatar) fin 2001, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les 148 membres de l'OMC espèrent conclure leurs négociations en décembre à Hong Kong.
Pour sa part, Jacques Chirac a rappelé que l'Union européenne avait déjà décidé d'éliminer ses subventions à la condition que les Etats-Unis fassent de même. "Ce n'est pas un problème entre le Brésil et la France mais un problème entre les Etats-Unis et le reste du monde", a assuré le président français. Les deux chefs d'Etat se sont par ailleurs employés à afficher les "excellentes relations" entre Paris et Brasilia, qu'il s'agisse d'oeuvrer ensemble en faveur d'une taxe internationale sur les billets d'avion pour financer le développement ou de la coopération culturelle et technique entre les deux pays.
Cinq accords de coopération ont été signés vendredi après-midi à l'Elysée, portant notamment sur l'achat par le Brésil de douze avions de chasse Mirage 2000 d'occasion pour un montant non divulgué. D'autre part, M. Chirac a réitéré le soutien de la France à "la candidature du Brésil à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité", aux côtés de l'Inde, de l'Allemagne et du Japon.
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